Qui l’eut cru ? Signe d’un monde qui change, le luxe synonyme d’extravagance ostentatoire cède à l’appel de la nature et s’ébroue désormais au grand air. Quoi de plus logique sur une Terre dont les ressources se raréfient et où le moindre lopin de verdure est menacé, mais recherché ? La nature et l’outdoor deviennent le luxe ultime.
En mettant en avant l’artisanat, les matières nobles et sourcées, les productions limitées et la durabilité de ses produits, le luxe ne devrait-il pas être à l’avant-garde d'une industrie durable et responsable ? Voire les marques les plus responsables qui soient ? Réponse dans notre interview de une.
Au cœur d’un tournant inattendu, l’industrie du luxe, jadis éloignée des prairies verdoyantes et des cimes escarpées, se laisse désormais guider par l’appel de l’outdoor et la beauté brute de la nature. Cette évolution, illustrée par des collaborations surprenantes comme celle entre The North Face et Gucci, marque un changement profond dans les aspirations du luxe. Non plus confinées aux fastes urbains, les marques de prestige s’aventurent hors des sentiers battus, cherchant à capturer l’essence de l’extérieur dans leurs créations.
Ce glissement de paradigme trouve ses racines dans une quête collective de reconnexion avec la nature, accélérée par la pandémie de Covid-19. Les marques de luxe, désireuses de répondre aux nouvelles aspirations de leurs clientèles, s’emparent de cette tendance pour façonner un univers où le raffinement rencontre la rusticité, où le désir de retour aux sources s’harmonise avec l’élégance.
Damien Bettinelli, co-fondateur et producteur de l’agence Les Others Studio, à l’origine d’un livre blanc intitulé “Outdoor Calling, Comment les marques de luxe répondent à l’appel de la nature”, revient sur l’origine de cette tendance et la façon dont luxe est invité à devenir le fer de lance d’une industrie réinventée, où le glamour côtoie le vert.